parcours des coins de vues
2022
parcours de quartier en arts multidisciplinaires
Nous courons en regardant les arbres
devenir le décor d’une autre époque
nous angoissons
devant les visages à peau chaude et aux réactions sans délai
nous buvons, nous avançons
en contractant nos volontés comme un cheval ses muscles
nous courons, sans le savoir
nous cherchons les chemins les plus courts
vers les récompenses les plus courtes
nous cherchons dans nos reflets une boule de dopamine
entre deux sursauts, une adhérence.
(les retrouvailles, Olyvier Leroux)
Ça commence. Non pas au fond
de nous mais
dans le dehors, sous un ciel
fertile et doux -
- au bas duquel
une paille de lumière
est fichée.
(Les adieux, André Lapierre)
À l'hiver 2021-22, dans un contexte où les arts vivants étaient de plus en plus mis de côté, se transformant en métiers de contorsionnistes, à devoir performer dans des salles où les gens sont filtrés et divisés, a germé l'idée de créer autre chose. Inspiré par la formule des Hors-Lits à laquelle j’ai assisté il y a plusieurs années à Montréal, le parcours des Coins de vue est né. Serpentant dans la nuit de la rue Worthington à la rue Fairmount, le public avait alors l’opportunité d’apercevoir des performances artistiques à travers les fenêtres de trois appartements, sur les marches d’une maison, dans deux arbres, dans un abri-bus et dans les rues du quartier. Sous la thématique des petits et micro-gestes de soin qu'on se porte à soi-même pour traverser l'hiver, l'isolement et la vie, des poèmes, des saynètes, des rituels, des chants, des jeux et des actions performatives ont tissé une constellation des intimités de mon quartier le temps d'une soirée.
Article sur la soirée : Sylvie Tourangeau, (2022). Coins de vue : Compte-rendu des performances à Sherbrooke. Vie des Arts, mars 2022. [en ligne] : https://viedesarts.com/visites/coins-de-vue-compte-rendu-des-performances-a-sherbrooke/
Paroisse Ste-Jeanne-d'Arc, Sherbrooke, février 2022
Je fais sans le vouloir
des bruits de bêtes, des cris
d’outardes, d’oies sauvages, de bernaches
du Canada.
Mon chant d’amour est là
dans les airs
ou par terre
répandu.
(les adieux, André Lapierre)
Vous n’êtes pas seul.e.s à ne plus savoir
si vos yeux sont ouverts
mais vos muscles, sous d’autres mains,
vos murs cèdent:
une clarté se propage
sans trouver son perchoir.
(les retrouvailles, Olyvier Leroux)