à ce qui ne s'explique pas
Une table de chevet est surmontée de piles de livres qui débordent en une montagne. Un lit adjacent bascule par la quantité de livres. Au dessus du lit, une étoile en origami est suspendue du plafond. Au mur, une série d'altérations de pages de dictionnaires et des miroirs sont accrochés, en désordre.
Dans une optique de soin de mon grand chaos, je cherche à placer l'imaginaire du rêve, l'intuition et l'intellect au même niveau de fragilité, de certitude.
>> Couverture La Tribune, 11 juillet 2019
Maison des arts et de la culture de Brompton, juin à septembre 2019
"j’ai peur que vous ne me preniez pas au sérieux
j’ai pris un break des journées
j’ai éteint les lumières
fermé les rideaux
et j’ai fait une sieste
c’était comme un cadeau
j’ai savouré chaque seconde
on prend goût, aux siestes
j’me roulais, me tournais sous les couvertes épaisses
j’étais au chaud
y avait juste ça, juste moi
juste la chaleur
puis le lendemain j’ai fait pareil
c’est un plaisir qui a duré des jours
je faisais des siestes quand j’avais un moment opportun
puis éventuellement j’me les suis créés, les moments opportuns
je me suis mise à faire des siestes partout
puis tout le temps
j’ai fait des siestes de salon
des siestes d’autobus
des siestes de toilettes
des siestes de trottoirs
j’ai siesté souvent en lisant
mes siestes se sont étirées dans tout mon corps
puis se sont installées dans toute ma vie
j'espère un jour arrêter de craindre
qu’on prenne mes siestes pour des arrêts de travail
et mes nuits pour des avis de démission"
Au finissage, j'ai choisi un endroit reclus et qui m'est sacré dans la ville de Sherbrooke pour donner une nouvelle vie au lit du projet. Ci-contre, le lit au jour du dépôt. J'ai retrouvé le lit dans un campement en forêt l'hiver suivant.